À retenir
En Ayurveda, les soupes sont de véritables alliées de saison.
Elles soutiennent agni — le feu digestif —, tout en réchauffant, hydratant et apaisant le corps à l’entrée de l’hiver.
Adaptées selon les doshas, elles permettent de restaurer l’équilibre entre énergie, digestion et vitalité.
🌬 Vata : besoin de chaleur et de rondeur — soupes onctueuses à base de carottes, butternut, lait de coco et cumin.
🔥 Pitta : besoin d’apaisement — soupes douces et modérément épicées au fenouil, curcuma, lait de coco.
💧 Kapha : besoin de légèreté — soupes toniques à base de lentilles corail, poireaux, gingembre et poivre noir.
Inspirées des ouvrages de Vasant Lad et David Frawley, ces recettes ont été adaptées à la cuisine occidentale : simples, locales, vivantes, et profondément réconfortantes.
Quand les jours raccourcissent et que la lumière se fait plus douce, je me surprends à ralentir sans vraiment le décider.
C’est souvent à ce moment-là que je ressors mes grands bols et mes livres tâchés d’épices — The Ayurvedic Cookbook de Vasant Lad et Usha Lad, ou Ayurvedic Cooking for Self-Healing de David Frawley et Pratima Raichur.
Des ouvrages que j’ai longtemps feuilletés le soir, avec cette envie de comprendre comment la cuisine pouvait vraiment devenir une pratique de soin.
Au fil du temps, j’ai adapté ces recettes à ma cuisine occidentale : moins de ghee, un peu plus de légumes de saison, des associations simples et digestes — bref, du bon sens à la française, mais avec une âme indienne.
Aujourd’hui, je vous partage mes soupes “de terrain” : celles que je prépare vraiment, quand le froid s’installe, que l’énergie baisse et que j’ai besoin de douceur sans tomber dans la lourdeur.
Des soupes pour soutenir le feu digestif — agni — sans l’épuiser.
Au sommaire
TogglePourquoi les soupes sont vos meilleures amies en automne
En Ayurveda, le feu digestif est central : quand il faiblit, tout s’en ressent — digestion, humeur, immunité, clarté mentale.
L’automne et le début d’hiver sont des saisons de transition, dominées par Vata dosha : le froid, le vent, la sécheresse.
Résultat ? On digère moins bien, on se déminéralise plus vite, on s’épuise facilement.
Les soupes viennent ici comme un remède simple et intelligent : elles réchauffent, hydratent, régulent le feu, tout en ramenant de la stabilité au corps et à l’esprit.
C’est une vraie forme de langhana chikitsa — une “thérapie allégeante” — mais nourrissante.
Pour Vata : ancrer et nourrir sans lourdeur
Vata, c’est le vent et le mouvement. Il se dérègle facilement dès qu’il fait froid ou qu’on saute un repas.
Les soupes idéales pour Vata sont épaisses, onctueuses, un peu sucrées et bien cuites.
Ingrédients favoris : carottes, butternut, patate douce, lait de coco, gingembre doux, cumin, un filet d’huile de sésame.
Astuce perso : j’ajoute toujours une pincée de sel de roche et une goutte de citron en fin de cuisson — ça réveille agni sans agresser.
Pour Pitta : apaiser le feu intérieur
Si vous avez tendance à tout faire “à fond” (et à avoir chaud même en novembre…), Pitta domine sûrement.
Les soupes pour Pitta doivent rafraîchir sans refroidir, calmer sans éteindre le feu.
Ingrédients favoris : courge, carottes, fenouil, lait de coco, coriandre, curcuma.
Petit secret : j’ajoute parfois une cuillère d’avoine en fin de cuisson pour une texture douce et apaisante.
Pour Kapha : réveiller sans alourdir
Kapha aime le confort, mais il a besoin d’un petit coup de fouet pour éviter la stagnation.
Les soupes pour Kapha sont légères, épicées et stimulantes pour la digestion.
Ingrédients favoris : poireaux, lentilles corail, gingembre, curcuma, poivre noir, cumin.
Astuce : évitez les pommes de terre et la crème — préférez un peu de lait d’amande ou simplement un bouillon clair bien relevé.
4 soupes réconfortantes et ayurvédiques automne/hiver
Velouté doré de butternut et coco
Douceur, rondeur et lumière — une soupe comme une couverture chaude.
Ingrédients
- ½ courge butternut
- 2 carottes
- 1 c. à soupe d’huile de coco
- 200 ml de lait de coco
- 1 c. à café de curcuma
- ½ c. à café de cumin
- Un petit morceau de gingembre
- Sel, poivre doux
Préparation
Faire revenir les épices dans l’huile, ajouter les légumes coupés, couvrir d’eau.
Laisser mijoter 20 minutes, mixer avec le lait de coco.
Soupe rustique carotte–poireau–pomme de terre
Une soupe de grand-mère revisitée à l’ayurvédique : chaude, épicée juste ce qu’il faut.
Ingrédients
- 4 carottes
- 2 poireaux
- 2 pommes de terre
- 1 c. à café de cumin en graines
- ½ c. à café de curcuma
- Gingembre frais
- Huile d’olive
Préparation
Faire revenir les poireaux dans l’huile, ajouter les épices, puis les légumes.
Couvrir d’eau, cuire 25 min, mixer.
Ajoutez une pointe de poivre noir pour stimuler Kapha.
Soupe de lentilles corail et fenouil
Une soupe légère, digestive, qui redonne de la chaleur sans lourdeur.
Ingrédients
- 150 g de lentilles corail
- 1 bulbe de fenouil
- 1 c. à café de cumin
- ½ c. à café de curcuma
- ½ c. à café de gingembre
- Ghee ou huile de sésame
Préparation
Faire revenir les épices dans le ghee, ajouter le fenouil et les lentilles.
Couvrir d’eau, cuire 20 min, mixer grossièrement.
🌬 Réchauffante sans excès, digeste et équilibrante.
Crème douce carotte–coco–curcuma
Un velouté solaire, à la fois apaisant et stimulant pour les jours gris.
Ingrédients
- 5 carottes
- 1 patate douce
- 200 ml de lait de coco
- 1 petit morceau de gingembre
- 1 c. à café de curcuma
- Huile de coco
Préparation
Faire revenir le gingembre et le curcuma, ajouter les légumes, couvrir d’eau.
Cuire 25 min, mixer avec le lait de coco.
Pour les journées où l’on veut se faire du bien sans en faire trop.
Ces soupes ne viennent pas de nulle part : elles sont inspirées de la sagesse de l’Ayurveda, des recettes traditionnelles mais réinterprétées à ma façon — dans une cuisine d’ici, avec des légumes d’ici, pour des corps d’ici.
En Ayurveda, la cuisine est une thérapie quotidienne.
Chaque bol devient un geste d’amour simple : on nourrit agni, on apaise le mental, on revient dans son corps.
En résumé
En automne et en hiver, notre feu digestif (agni) a besoin de chaleur, de douceur et de régularité pour rester stable. Les soupes sont un moyen simple de soutenir cette flamme : elles réchauffent sans alourdir, hydratent sans refroidir et apaisent le mental autant que le corps. Chaque bol devient une invitation à ralentir et à entretenir la flamme intérieure, une cuillère après l’autre.




